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FLEURS DE SABLE

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Elle est née amaryllis, 

Jeune, reine, lys,

Sensuelle éprise, tulipe safranée,

Instable comme l’achillée,

Elle succombera à son bouquet final,

Lorsqu’il ne restera plus que des pétales de roses, fatales. 

 

De velours, ivre sur la plage comme Elisabeth Grant,

Elle reviendra bientôt, Bill Withers le chante. 

 

Le crépuscule est lilas, les nuages camélias,

Enfantée par la mer, elle a une gestuelle d’estuaire. 

L'horizon est une vague scélérate,

Et le doux vacarme de l’écume, cadencé ; 

Une esquisse de son visage s’affale en silence sur la rive de mes pensées.

 

Ci-gît le fruit d’une nuit sans abris,

Le vague à l’âme des vagues en lames, 

les larmes vagues du chagrin en flamme, 

et le souffle court de nos âges de prince,

Balayent le bord de mer d’un nuage de sable ;

Plus besoin de fable. 

 

Et gît le fruit d’une nuit sans abris,

Je le contemple avec cette fille

Et ses yeux se ferment,

Nos voiles s’étreignent,

Et mes yeux se ferment,

Les étoiles s’éteignent ;

Le brouillon de mes pensées s’envole en silence dans l’abîme de mes excès.

 

En bout de course l’océan caresse la fleur, 

Et à travers l’étendue infinie d’un ciel seul spectateur,

S’embrasent nos cœurs.

Et l’océan nous envoie son vent froid et gronde,

Mais le sable est le meilleur des lits dans le meilleur des mondes. 

 

Et puisque le jour te nuit,

A tes heures vespérales tu t’effaceras en sept secondes,

Dans l’Ecume des nuits.  

​

Pablo Martini

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